
Le missile Super V2 est un missile balistique de portée intermédiaire conçu en France en 1946 et 1947. Il a été créé par des ingénieurs allemands qui avaient travaillé sur la V2 originale .
En 1946, le Centre d'Etude des Projectiles Auto-propulsés (CEPA) recrute une trentaine d'ingénieurs allemands ayant travaillé sur les programmes de fusées de l'Allemagne nazie comme l'ont fait ses homologues du Royaume Unis, des USA et de l'URSS. Le CEPA a pour objectif d'obtenir et de développer la technologie des fusées conçue par l'Allemagne pendant la seconde Guerre Mondiale.
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Installés à Vernon, les ingénieurs prévoyait un projet en 2 étapes. La première étape, la numéro 4211 consistait en la construction et le vol de V2 basé sur les pièces d'origines allemande. Les trois quart des pièces pouvais être fabriquer directement en France, cependant pour le reste, aucun autres pays n'avait accepter de fournir le nécessaire (notamment les russes et les américains). Cette étape fut donc abandonnée et ses ressources furent déployées pour la deuxième étape.
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La deuxième étape, la numéro 4212 prévoyais la fabrication de missile V2 (et de la famille Aggregat en général) selon les lignes envisagées par les chercheurs de Peenemünde en 1944. Un nouveau moteur beaucoup plus puissant aurait été développé pour ce missile afin de créer une fusée V-2 à longue portée avancée. La fusée aurait la même taille que le V-2 d'origine mais serait beaucoup plus solide structurellement et serait capable de générer jusqu'à 40 tonnes de poussée, avec des fusées d'appoint détachables et une meilleure portée aérodynamique.
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Quatre versions du Super V-2 ont été envisagées, chacune représentant une amélioration technologique progressive par rapport à son prédécesseur :
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R1 - Une charge utile de 1 000 kg et une autonomie de 1 500 km. Propulsé par de l'acide nitrique et du kérosène, alimenté sous pression par un générateur de gaz.
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R2 - Une charge utile de 1 000 kg et une autonomie de 1 400 km, avec un moteur alimenté par turbopompe elle même alimenté par de l'oxygène liquide et du kérosène.
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R2S - Une charge utile de 1 000 kg et une portée de 1 800 km ou charge utile de 500 kg et portée de 2 250 km. Propulsé par de l'acide nitrique et du kérosène avec un moteur alimenté par turbopompe. Ce serait le premier missile balistique stratégique français à entrer en production, réunissant toutes les avancées technologiques des deux premières variantes.
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R2M - Une charge utile de 1 000 kg et une portée de 3 600 km, utilisant un moteur à turbopompe alimenté par de l'acide nitrique et du kérosène. Il s'agirait essentiellement d'une version française des missiles Aggregat A9/A10 envisagée par von Braun, capable de frapper des cibles aussi éloignées que la Russie. Sa portée considérablement accrue reposait sur l'utilisation de 2 moteurs détachable et d'une portance aérodynamique qui permettraient à la fusée d'atteindre une altitude élevée puis de planer jusqu'à sa cible.
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Bien que de nombreux travaux aient été réalisés sur sa conception théorique et ses systèmes de gestion du carburant, le gouvernement français n'a manifesté que peu d'intérêt pour le financement du développement pratique. Le projet a été annulé en 1948 et les travaux de développement ont été réorientés vers la fusée Véronique. Cela a finalement conduit au développement des fusées Diamant dans les années 1960 et des fusées Ariane à partir des années 1970.

